Idées reçues

 

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Lorsqu’on stimule les jambes d’un paraplégique, celles-ci bougent ce qui est un début de récupération.

 

FAUX. Il s’agit de mouvements réflexes qui se produisent soit lorsqu’on étire un muscle (spasticité), soit lors d’une stimulation ou parfois même spontanément (spasmes). Ces mouvements ne sont pas volontaires et sont dus à la lésion médullaire. Ils n’ont aucune signification en ce qui concerne la récupération.

 

Le fait de mobiliser les membres inférieurs pendant plusieurs heures peut permettre de récupérer.

 

VRAI et FAUX. Lors d’une atteinte complète, c’est-à-dire sans commande motrice et sans sensibilité au-dessous de la lésion, différents protocoles de mobilisation éventuellement associés à d’autres stimulations n’ont pas permis d’obtenir de récupération. En revanche, lorsque l’atteinte motrice est incomplète, la sollicitation de cette motricité peu améliorer la commande.

 

Il n’y a plus de vie de couple possible après une lésion médullaire.

 

FAUX. Les troubles génito-sexuels sont constants après une lésion médullaire. Cependant, il existe différents types de traitements chez l’homme pour obtenir une érection et une éjaculation. Chez la femme, les rapports sont possibles. La grossesse demande un suivi spécifique et il est conseillé d’accoucher dans une maternité connaissant la lésion médullaire, mais elle est tout à fait possible.

 

Le fait de faire des auto-sondages pour vider la vessie est source d’infections.

 

FAUX. L’auto-sondage intermittent propre, associé à un traitement pour calmer la vessie est actuellement le meilleur moyen d’éviter les fuites et de se protéger des complications, en particulier infectieuses. Ce sondage doit être effectué 4 à 6 fois par jour, associé à une bonne hydratation. Les infections sont liées à d’autres facteurs tels que la vessie insuffisamment calmée, la présence de lithiases, une fréquence de sondage insuffisante ou un manque d’hydratation…

 

Après la période de rééducation, le suivi se fait par le médecin traitant.

 

VRAI et FAUX. Le médecin traitant est indispensable et reste le 1er interlocuteur. Cependant, la lésion médullaire demande un suivi spécifique et certaines complications sont peu connues de médecins non spécialisés, il est donc nécessaire d’avoir un suivi annuel en médecine physique et réadaptation (MPR). En cas de complication, il ne faut pas hésiter à recontacter son MPR référent.

 

Auteur : Dr Caroline Hugeron, Praticien hospitalier au Pôle Handicap-Rééducation Unité de Médecine Physique et de Réadaptation du Professeur Bensmail, Hôpitaux Universitaires Paris Ile-De-France Ouest, Site Raymond Poincaré, AP-HP. Mise en ligne le 4 Mai 2017.