Idées reçues

 

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Le tabac pourrait jouer un rôle dans la SEP.

 

VRAI. De plus en plus d’études tendent à montrer qu’il existe effectivement un risque plus élevé de SEP chez les fumeurs que chez les non-fumeurs. Il semble aussi que l’évolution de la maladie soit influencée par le tabac, avec un risque de plus grande activité de la maladie chez les fumeurs.

 

La poussée, s'est seulement quand on ne peut plus marcher.

 

FAUX. Les symptômes sont très variables dans le temps et d’une personne à l’autre : il peut s’agir, par exemple, de troubles moteurs, de troubles de la sensibilité ou de troubles visuels. Les poussées n’ont pas toujours le même mode d’expression au fil du temps chez un même patient. Cela signifie que les symptômes qui surviennent lors des poussées sont souvent différents d’une poussée à une autre.

 

Je ressens un symptôme nouveau, c’est une poussée.

 

FAUX. Le diagnostic de poussée peut être posé devant l’aggravation d’un symptôme existant ou l’apparition d’un nouveau symptôme persistant pendant au moins 24 à 48 heures, en l’absence de fièvre. Une poussée témoigne de l’activité de la maladie et nécessite le plus souvent un traitement par corticoïdes. Les symptômes d’une poussée doivent être différenciés des troubles paroxystiques comme la névralgie faciale ou les aggravations secondaires à une augmentation de la température corporelle (fièvre ou à l’occasion d’un effort).

 

J’ai des troubles de concentration et de mémoire, on ne peut rien faire.

 

FAUX. Les troubles de concentration, de mémoire, d’attention ainsi qu’un ralentissement des processus intellectuels sont très fréquents dans la SEP, et peuvent être détectés dès le début de la maladie. Leur retentissement sur la vie quotidienne et professionnelle est variable. Il n’existe pas aujourd’hui de traitement médicamenteux spécifique de ces troubles.En revanche, une prise en charge avec une orthophoniste ou une neuropsychologue peut permettre une rééducation (on parle de remédiation cognitive).

 

Tous les sports doivent être évités quand on a une SEP.

 

FAUX. Aucun sport n’est contre-indiqué chez les personnes souffrant de SEP. Certains sports restent plus ou moins adaptés à certains patients selon les symptômes présentés et l’impact qu’ils peuvent avoir sur le patient (par exemple, la fatigue). Il est conseillé aux personnes atteintes de SEP de pratiquer les sports qu’ils apprécient à condition que l’effort fourni ne conduise pas à un épuisement. Trop de patients arrêtent le sport très tôt, pour certains dès le diagnostic, de crainte de ne pas y arriver ou de voir la maladie évoluer ; ils se privent du plaisir du sport et de ses bénéfices pour l’organisme (amélioration de la force musculaire et du souffle).

 

La SEP, cela finit toujours en fauteuil roulant.

 

FAUX. La crainte d’un handicap permanent est souvent associée à celle de la nécessité d’utiliser un fauteuil roulant. Les données sur l’histoire naturelle de la maladie sont plutôt rassurantes à ce sujet.
Il reste vrai qu’un certain nombre de patients peuvent, au fil des années, arriver à un handicap important. Bien que l’évolution de la maladie à long terme soit difficile à prédire, un certain nombre de facteurs sont associés à une évolution moins sévère comme un âge plus jeune au début de la maladie, une faible fréquence des poussées au cours des premières années et des troubles de la vue au cours des premières poussées.

 

Les bains froids soulagent les douleurs.

 

VRAI. Les bains froids (ou balnéothérapie) permettent de refroidir le corps. Ce refroidissement du corps a pour effet une amélioration des douleurs, de la spasticité (raideur souvent douloureuse des membres) et de l’état général. Certaines personnes atteintes de SEP prennent un bain froid avant de sortir de chez elles, car elles savent qu’elles seront plus en forme après. La durée de cet effet bénéfique est variable ; il peut durer plusieurs heures.

 

La grossesse est contre-indiquée en cas de SEP.

 

FAUX. La grossesse n’a pas d’impact sur l’évolution à long terme de la maladie. Néanmoins, il existe très souvent une diminution des poussées au cours de la grossesse, surtout pendant les 3 derniers mois, et une recrudescence des poussées au cours des 3 mois qui suivent l’accouchement. En cas de poussée sévère, il est toujours possible de recevoir des corticoïdes si le neurologue le juge nécessaire. Concernant les répercussions éventuelles de la maladie sur la grossesse, le déroulement de la grossesse chez une femme atteinte de SEP n’est pas différent de celui observé dans la population générale. De la même façon, la SEP ne comporte aucun risque particulier concernant la santé de l’enfant à naître. Le risque de malformations chez l’enfant n’est pas augmenté chez les mères atteintes de SEP. La grossesse est donc tout à fait possible en cas de SEP, et toutes les études qui ont été menées récemment sont rassurantes.

 

Cette liste d'idées reçues est tirée du document "Combattre les idées reçues sur la sclérose en plaques" rédigé par le Dr Olivier Heinzlef, Neurologue, chef de service de Neurologie au Centre Hospitalier Intercommunal de Poissy/Saint-Germain-en-Laye et Président du réseau SEP Ile-de-France Ouest. Mise en ligne le 9 Janvier 2017. Mise à jour le 8 Février 2019.