En France, plus de 140.000 personnes ont été victimes d’un Accident Vasculaire Cérébral (AVC) ou Accident Ischémique Transitoire (AIT) en 2015. 10% étaient âgés de moins de 45 ans, et 25% de moins de 65 ans. Tous les âges sont donc concernés, y compris les enfants < 15 ans (320 cas en 2015).
L’AVC est la première cause de mortalité chez la femme, et la première cause de handicap acquis chez l’adulte. Il est aussi la deuxième cause de démence. Le plan AVC mis en place en 2010 par le ministère de la santé a permis d’organiser des filières de soins depuis le lieu de survenue de l’AVC jusqu’au retour à domicile en passant par les Unités Neuro Vasculaires (UNV) et si nécessaire par les services de soins de suite et réadaptation et les différentes structures médicosociales.
Il existe 2 types d’AVC :
L’AVC est une urgence médicale. Les principaux signes d’alerte, qui sont toujours de survenue brutale sont :
Les autres symptômes moins spécifiques sont :
La survenue de l’un ou l’autre de ces symptômes doit conduire à appeler le 15, ce qui permet d’avoir une confirmation médicale du diagnostic et d’organiser le transport et la prise en charge la plus rapide possible du malade vers l’UNV adéquate. Ceci s’applique en toute circonstance : l’urgence est la même de jour comme de nuit et même si la paralysie semble avoir régressé.
Le diagnostic sera établi par le neurologue de l’UNV qui vous reçoit en urgence au terme d’un entretien avec le patient et l’entourage suivi d’un examen médical. Il sera confirmé par les examens d’imagerie cérébrale (IRM cérébrale et/ou Scanner cérébral) associés à d’autres examens complémentaires (prélèvements sanguins, électrocardiogramme etc ..).
S’il s’agit d’un AVC ischémique, à condition d’être vu dans les toutes premières heures, le patient pourra bénéficier de techniques de désobstruction du caillot pour obtenir la reperfusion cérébrale :
Le traitement des hémorragies cérébrales est plus limité : évacuation de l’hématome par neurochirurgie, contrôle optimal de l’hypertension artérielle, prévention des complications.
La prise en charge en UNV permet également de rechercher la cause de l’AVC et prévenir les récidives. Le risque de récidive après un premier AVC est d’environ 10% à 5 ans. Le dépistage des facteurs de risque vasculaire : HTA, diabète, surpoids, intoxication tabagique, hypercholestérolémie, sédentarité … conduit à proposer un traitement pour chacun. La découverte de l’athérosclérose conduit à prescrire un traitement anti agrégant plaquettaire (aspirine, clopidogrel). La découverte d’une arythmie cardiaque, fréquente chez le sujet âgé, (fibrillation auriculaire) peut conduire à proposer un traitement anti coagulant. Dans certains cas il peut y avoir indication à un traitement chirurgical (chirurgie vasculaire d’une sténose carotidienne) ou plus rarement à un traitement de chirurgie cardiaque par voie endo vasculaire (fermeture de foramen ovale perméable, fermeture de l’auricule gauche).
Si 60% des patients conservent leur indépendance après un AVC, 40% conservent des séquelles importantes. Certaines séquelles sont motrices (hémiplégie, paraplégie) d’autres touchent le langage (aphasie) ou s’expriment par des troubles de l’humeur ou de la concentration. Ces séquelles motrices et cognitives consécutives à un AVC font l’objet d’une rééducation qui débute dans l’UNV et peut se poursuivre dans un service de réadaptation (SSR).
Après la phase de réadaptation le suivi médical continuera d’être effectué par le médecin traitant, les consultations d’évaluation post AVC, voire les équipes mobiles de soins de suite et réadaptation. L’accompagnement social pourra faire appel au Centre Communal d'Action Sociale (CCAS) pour l’aide à domicile, à la Maison Départementale des Personnes Handicapées (MDPH) pour la reconnaissance de travailleur handicapé, à la Méthode d’Action pour l’Intégration des services d’aide et de soins dans le champ de l’Autonomie (MAIA) si perte de d’autonomie après 60 ans. Les associations de patients victime d’AVC peuvent aussi accompagner les patients et les proches.
Auteur : Dr Tristan Benoit, neurologue au centre hospitalier intercommunal Robert Ballanger et animateur filière ARS Ile-de-France AVC et pathologies neurodégénératives. Mise en ligne le 22 Novembre 2016.